La Grande Interview avec Lara Grangeon : « C’est ce club qui m’a donné l’envie et le goût de la natation, de la compétition. »

Sacrée championne de France du 5km, 10km et 25km en eau-libre en mai dernier, la nageuse française Lara Grangeon revient tout au long de ce long entretien sur son parcours depuis qu’elle a débuté sa carrière. Ses débuts, le rapport qu’elle entretient avec la Nouvelle-Calédonie, son île natale, sa médaille d’argent aux Championnats d’Europe en petit bassin en 2015 et de bronze en 2017 sur 200 mètres papillon ainsi que son choix de se tourner à présent sur la nage en eau-libre. Une interview dans laquelle Lara Grangeon évoque également son entraîneur, le très charismatique Philippe Lucas et son travail effectué avec lui depuis qu’elle est sous ses ordres. Rencontre.

Tout d’abord, à quel âge avez-vous commencé la natation ?

J’ai commencé par les bébés nageurs à l’âge de 6 mois !

Pourquoi vous êtes-vous dirigée vers ce sport ? Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette discipline ?

Ma grande soeur nageait c’est donc une histoire de famille ! Après j’ai essayé pleins d’autres sports mais c’est dans la natation que je m’épanouissais le plus !

Vous êtes née à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Quel rapport entretenez-vous avec votre île ?

Ma famille y réside encore donc j’y retourne une fois tous les ans, tous les ans et demi.

De plus, je suis restée licenciée dans mon club d’origine, le Cercle des Nageurs Calédoniens donc c’est important pour moi d’y retourner de temps en temps car c’est ce club qui m’a donné l’envie et le goût de la natation, de la compétition.

Vous êtes partie tôt de Nouvelle-Calédonie, à 14 ans, afin de poursuivre votre rêve de devenir nageuse professionnelle. Ce choix a-t-il été difficile à prendre ?

Ça n’a pas été facile de quitter ma famille, mes amis. Mais après je savais que pour faire du haut niveau c’était la seule solution.

Mes parents m’ont  toujours soutenue dans mes choix et la Nouvelle Calédonie m’a bien aidée aussi.

Partir si jeune, loin de sa famille et de ses proches, montre une vraie et incroyable force de caractère de votre part…

J’avais très envie de progresser et d’aller le plus loin que je pouvais en natation et je savais que ça ne pouvait se réaliser que si je m’en donnais les moyens. Pour cela il fallait que je parte car à l’époque il n’y avait pas de sport étude mis en place. Maintenant il y a un pôle en Nouvelle Calédonie et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie fait beaucoup d’effort pour le sport calédonien.

Vous êtes spécialiste du 200m papillon. Quelle est la principale difficulté lorsqu’on nage le papillon en compétition ?

Je ne pense pas qu’il y ait de principale difficulté suivant les nages en compétition. On s’entraîne toute l’année suivant nos spécialités dans un but de performance. On se prépare pour la compétition suivant nos points forts et nos points faibles.

Le 200m papillon vous a permis en 2015 de décrocher la médaille d’argent au Championnat d’Europe Petit Bassin à Netanya et une médaille de bronze en 2017 à Copenhague aux Championnats d’Europe Petit bassin. Quel est le plus beau moment que vous ayez connu lors de vos différentes médailles décrochées depuis le début de votre carrière ? 

J’ai apprécié chacune de mes médailles que ce soit en papillon, en 4 nages ou même récemment en eau libre sur le 25 km.

A chaque fois c’était le résultat de beaucoup de travail donc c’était toujours une énorme satisfaction. J’ai aussi pu rapporter des médailles aux Jeux du Pacifique de Nouvelle Calédonie, c’était merveilleux de gagner ces médailles devant ma famille pour mon pays.

En décembre dernier, vous participiez aux championnats du monde en petit bassin de natation à Glasgow. Vous avez terminé quatrième de la finale du 200m papillon. Quels souvenirs gardez-vous de cette course ? Y a-t-il un sentiment de frustration ?

Non pas de frustration. Désormais j’ai beaucoup travaillé pour l’eau libre et donc plus spécifiquement sur l’endurance et la nage libre. Donc j’étais déjà heureuse de faire une si belle course et d’arriver à ce niveau. J’ai tout donné, je ne pouvais pas plus !

La natation, c’est une remise en question permanente ?

La natation c’est beaucoup d’heures d’entraînement surtout !

Habituée des courses en bassin, en mai dernier vous décidez de vous aligner aux Championnats de France en eau libre. Au départ du 5km, 10km et 25km, vous parvenez à décrocher à chaque fois la médaille d’or. Trois médailles d’or sur trois courses, c’était au-delà de vos espérances ?

Depuis mars 2017 j’ai vraiment décidé de m’orienter sur l’eau libre.

C’était mon objectif de faire trois titres. Je me suis beaucoup entraînée pour ces performances.

Avoir des ambitions ce n’est pas être prétentieuse. J’ai des ambitions et je m’entraîne pour, je mets tout en œuvre pour réaliser mes objectifs. Du moins j’essaye ! 😉

Dans quel état d’esprit avez-vous abordé ces Championnats de France en eau libre ?

En étant confiante sur le travail effectué et avec beaucoup d’envie et de détermination !

Remporter au moins une médaille d’or faisait-il parti de vos objectifs initiaux ?

J’aurais été heureuse avec une médaille bien sûr mais je me suis alignée sur les trois courses pour en avoir trois !

Pouvez-vous nous raconter cette mue qui s’est opérée chez vous ? Pourquoi décider de passer des courses en bassin aux courses en eau libre ?

J’aime toujours nager, j’adore nager. Mais après deux Jeux Olympiques en natation course, j’avais l’impression d’avoir fait le tour de ces disciplines et j’avais envie de voir autre chose.

La natation en eau libre m’a toujours beaucoup plu donc je me suis dis « allez on tente » !

Vous avez remporté ces trois médailles d’or sous la houlette de Philippe Lucas. Pouvez-vous nous parler de lui ?

Il est très exigent. Il nous pousse à l’extrême tous les jours pour nous rendre meilleur !

Il a beaucoup de résultats avec beaucoup de nageurs que ce soit en bassin ou en eau libre donc ça motive.

Le rejoindre vous a-t-il mis une certaine pression ?  Étiez-vous impressionnée la première fois que vous l’avez rencontré ?

Je le connais depuis longtemps et j’avais déjà fait pas mal de stages avec lui donc je n’avais pas de pression particulière mais on est toujours impressionnée auprès de Philippe ! Il a beaucoup de charisme.

Depuis le début de votre carrière, vous avez participé aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 et de Rio en 2016. Que retenez-vous de ces Jeux Olympiques sur le plan personnel et sportif ?

Des expériences inoubliables. Un rêve devenu réalité mais qui donne envie de rêver plus haut. « Toujours plus vite, plus haut, plus fort ! »

L’esprit de compétition a-t-il toujours été en vous, où vous l’a-t-on inculqué plus tard ?

Toujours 🙂

Vous souvenez-vous de votre première grande compétition ? Et quel souvenir en gardez-vous ?  

Un petit meeting au CNC où on gagnait des bonbons ! C’était mixte et j’aimais déjà beaucoup les bonbons. Donc je voulais même battre les garçons !

Aujourd’hui, qu’aimeriez-vous dire à toutes ces filles, petites ou grandes, qui ont envie de devenir nageuse professionnelle ? Quels conseils leur donneriez-vous ?

De croire en elles. De prendre du plaisir. De se donner les moyens de réussir.

Enfin, quels sont à présent vos prochains objectifs ?

Me qualifier aux championnats du Monde en eau libre.

Propos recueillis par Alexandre HOMAR

Les commentaires sont fermés.

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :