Vainqueur en 2012 de la coupe Gambardella avec son club de cœur l’OGC Nice, vainqueur de la coupe du monde des moins de 20 ans avec l’Équipe de France en 2013, Alexy Bosetti nous emmène tout au long de cet entretien à la découverte de son sport : le football. L’occasion pour lui de revenir sur ses débuts, son parcours avec l’OGC Nice, ses plus belles victoires et les moments qui ont marqué sa carrière. Un entretien où Alexy Bosetti nous raconte aussi son choix de rejoindre les États-Unis l’année dernière où il évolue aujourd’hui avec la formation du Locomotive El Paso. Rencontre.
Tout d’abord, d’où vous vient votre goût pour le football ?
Mon goût pour le football vient de mon père. J’ai été très vite mis dans le bain, dès le plus jeune âge. J’ai commencé le football à l’âge de quatre ans. J’ai vraiment commencé très tôt.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans le foot ?
Ce que j’aime le plus dans le football, ce sont les émotions.
Depuis tout petit, votre club de cœur c’est l’OGC Nice. Vous êtes très attaché à cette ville. Pourquoi ? Que ressentez-vous pour cette ville ?
Moi déjà je suis né là-bas. Cet amour pour cette ville s’est fait petit à petit. Et puis après avec le football… Ca s’est fait naturellement.
Vous étiez même membre de la Brigade Sud, un groupe de supporter de l’OGC Nice. Quel souvenir gardez-vous de ces moments passés dans les virages avec la Brigade Sud ? Pouvez-vous nous décrire l’ambiance qu’il y avait ?
L’ambiance était surtout avec les collègues, avec les potes.
Quand on était plus jeune il y avait aussi de l’insouciance. C’était la jeunesse et franchement, on a passé de super moments. On a beaucoup rigolé. On a aussi été dégoutés par moment mais ça reste vraiment de très bons moments.
Quel est votre plus beau souvenir de supporters que vous ayez vécu au stade avec l’OGC Nice ?
Il y en a eu beaucoup ! (Rires)
Je dirai le but de Loïc Rémy au Mans. C’était une période compliquée pour notre club.
Et ce but était très important pour nous parce qu’il avait maintenu Nice en Ligue 1.
De supporter de cette équipe, vous allez en devenir un joueur emblématique ! C’était votre rêve de pouvoir évoluer en Ligue 1 sous les couleurs de l’OGC Nice ?
Oui, c’était mon rêve !
Quand j’étais jeune, à treize, quatorze, quinze ans j’étais vraiment pas mal au foot, donc oui c’était devenu un vrai rêve de pouvoir jouer en professionnel à l’OGC Nice. C’est clair.
Avez-vous ressenti au début une pression particulière d’évoluer sous les couleurs de votre ville ? Comment avez-vous réussi à vous imposer au sein de ce club ?
Moi, j’ai toujours voulu bien faire. Donc non, je ne dirai pas qu’il y ait une pression particulière. Il y avait vraiment un plaisir et une envie vraiment incroyable !
Franchement ça s’est fait tout seul. Après, j’ai toujours été plus ou moins remplaçant.
Mais oui, ça s’est fait naturellement, avec l’aide de mes coachs, de mes coéquipiers. C’était vraiment bien.
Vous souvenez-vous de votre premier match à domicile sous les couleurs niçoises ? Cela a dû être un moment intense à vivre…
Ah oui ! En plus c’était à Lyon, un match où l’on s’est maintenu. On avait gagné 4-3 ! C’était vraiment un match de fou ! (Rires)
Pour votre premier match à domicile, vous vous êtes revu à ce moment-là lorsque vous étiez en virage à supporter l’OGC Nice ? Comment fait-on dans ce moment-là pour ne pas que tout se bouscule dans la tête ?
Oui toujours ! Toujours ! J’y pensais tout le temps !
C’est compliqué. C’est vraiment compliqué, surtout quand on est jeune ! Après il faut essayer de faire la part des choses. Mais c’est sûr que ce n’est pas évident.
A partir de quel moment avez-vous compris que vous aviez le niveau pour devenir professionnel ?
Je dirai à l’âge de dix-huit ans. J’avais pas mal de capacités.
En jeune, j’étais vraiment fort. J’avais de très grosses stats.
Et puis aussi, j’ai gagné la Gambardella, j’ai été sélectionné en Équipe de France.
Vous évoluez au poste d’attaquant. C’est un poste auquel vous avez toujours voulu évoluer ou vous vous destiniez plutôt à jouer à un autre poste ? Quelles sont les exigences que demande ce poste ?
J’ai toujours été attaquant. J’ai aussi un peu joué sur les côtés en professionnel.
J’ai toujours aimé marquer des buts. Le poste d’attaquant demande de la concentration, c’est le poste le plus dur.
C’est le mieux payé mais c’est le plus compliqué ! (Rires)
Quels sont vos principales qualités en tant qu’attaquant ?
Moi, c’est le sens du but ! Devant le but j’ai un vrai sang-froid. En jeune, j’ai mis beaucoup de buts. En pro, j’ai un beau ratio temps de jeu / buts.
Dans tous les clubs où j’ai été, j’ai toujours marqué des buts. Donc c’est que je ne dois pas être mal ! (Rires)
Quelles sont les principales difficultés que l’on peut rencontrer lors d’un match quand on évolue au poste d’attaquant ?
Déjà, quand on tombe sur une grosse défense ! (Rires)
Après ça dépend des matches aussi. Souvent l’attaquant est dépendant de toute l’équipe. Parfois ça peut être compliqué si on n’est pas trouvé entres les lignes, si les passes n’arrivent pas à destination.
Comment travaillez-vous à l’entraînement vos qualités face au but ? Pouvez-vous nous décrire à quoi ressemble vos séances d’entraînement ?
C’est beaucoup de travail devant le but. Un travail à base de centres, de répétitions de gestes. Oui c’est ça, faire les mêmes gestes. Parce que souvent en match, ça va se reproduire. C’est surtout de la répétition pour être prêt une fois en match.
En début de saison on travaille beaucoup le foncier, le physique. Après, au cours de la saison, ça dépend du rythme des matchs. Mais c’est surtout en début de saison que l’on travaille ça. Après, le reste de la saison, ça se fait tout seul.
En 2012, vous allez décrocher votre premier titre avec l’OGC Nice en remportant la Coupe Gambardella. Vous inscrivez 10 buts lors de cet exercice. Tout d’abord, pouvez-vous nous expliquer la particularité de cette coupe ? Et quel souvenir gardez-vous de ce moment ?
Franchement, en jeune, c’est la plus belle coupe ! Il n’y a pas mieux à remporter en jeune quand tu joues en France. Et surtout, Nice ne l’avait jamais gagné !
La particularité de cette Coupe, c’est l’élimination directe. Donc tout est possible. C’est la Coupe ! Et en jeune, quand tu sors du centre de formation, il y en a qu’une de coupe, c’est celle-là ! Pour moi, c’est la plus belle des compétitions. Et c’est la plus belle des victoires que j’ai eues.
L’objectif pour vous était de vous démarquer pour montrer de quoi vous étiez capable ?
C’est surtout que moi, c’était la dernière année que je pouvais la faire. Après j’étais trop vieux.
Après, je m’entraînais déjà avec les pros. J’étais déjà sur le banc avec eux. J’avais surtout envie de finir le centre de formation sur la meilleure des notes. Et comme le club ne l’avait jamais gagnée, c’était une motivation supplémentaire.
La génération d’Hugo LLoris l’avait perdue en finale, donc nous on voulait la gagner ! (Rires)
Un an après, vous allez briller lors de la coupe du monde des moins de 20 ans avec l’Équipe de France. Vous allez battre en finale l’Uruguay et devenir champion du monde des moins de 20 ans. Tout d’abord, comment aviez-vous intégré cette Équipe de France ?
J’ai intégré l’Équipe de France après la Gambardella. Je suis allé faire l’Euro et puis après pendant une saison je n’ai pas lâché la sélection.
L’exigence demandé était-elle la même que celle que vous pouviez retrouver en club ?
Quand tu es en professionnel, l’exigence quand tu es en pro c’est la même. Avec l’Équipe de France U20 c’était aussi le maillot qui était exceptionnel. On ne s’en rend pas compte mais quand tu joues en Équipe de France, c’est quelque chose d’énorme. Porter le maillot de l’Équipe de France était fort.
Quels souvenirs gardez-vous de ce parcours ?
L’Équipe de France ne l’avait jamais gagnée cette coupe du monde des moins de vingt ans. C’était un souvenir inoubliable en Turquie. C’était quarante jours avec de super bons moments. On a passé plus de deux semaines à Clairefontaine dans le château de l’Équipe de France A. Ce sont des souvenirs inoubliables ça !
L’esprit de compétition a-t-il toujours été en vous, où vous l’a-t-on inculqué plus tard ?
Moi, j’ai toujours voulu gagner ! (Rires)
Dans une carrière de sportif de haut niveau, le mental joue aussi beaucoup. Comment arrivez-vous à gérer votre stress avant le début d’un match ?
Ça se fait naturellement. Depuis que j’ai treize, quatorze ans je joue des grands matches.
Après en professionnel c’est encore autre chose mais tu t’y habitues vite.
Années après années, vous allez marquer de votre empreinte la Ligue 1. Vous allez disputer 89 matchs et marquer une dizaine de buts en championnat avec Nice. Pourquoi ce choix de n’avoir pas voulu évoluer sous d’autres couleurs que celle de Nice ? Pour vous, c’était impensable de rejoindre un autre club de Ligue 1 ?
Rejoindre un club rival surtout ! Après, j’ai eu pas mal d’opportunités quand j’étais jeune de pouvoir partir de Nice. Surtout qu’après avoir gagné la Gambardella, la Coupe du Monde des moins de 20 ans, j’ai eu pas mal d’offres de très grands clubs. Mais je préférais rester à Nice. Moi mon rêve c’était d’être pro à Nice. J’étais content comme ça.
Quel est le plus beau match que vous ayez vécu en tant que joueur dans notre championnat ?
En Coupe de France à Marseille quand on a gagné 5-4. Un match où j’ai marqué, c’était exceptionnel ! On avait une équipe de jeunes en plus. C’était vraiment un gros match que je n’oublierai jamais. Celui-là c’est sûr.
Vous avez eu la chance de jouer avec Mario Balotelli. Qu’apporte un grand joueur comme lui dans un vestiaire et dans une équipe ?
C’était vraiment la première grosse star qui arrivait à Nice ! Au début, ça fait vraiment bizarre. Après, moi j’étais proche de Mario parce qu’il parlait italien comme moi. Mais c’est clair de voir Mario Balotelli arriver dans le vestiaire ça fait quelque chose. C’est quelque chose de fou !
Que vous a-t-il apporté personnellement ?
C’est un très grand joueur, avec de très très grandes qualités. Moi c’est surtout un ami.
Après, quelqu’un qui vraiment apporté c’est Darío Cvitanich plutôt que Mario.
Moi j’avais dix-neuf ans quand j’ai connu Darío. Il y avait moi et Neal Maupay qui faisons notre première année en professionnel. Franchement on a eu la chance d’apprendre d’un mec comme ça. C’était exceptionnel. Darío, c’était un joueur fantastique. On avait juste à le regarder, et ça suffisait pour comprendre.
Avec autant de matches disputés dans un même championnat, comment arrive-t-on à changer et adapter son style de jeu afin d’être le moins prévisible possible pour ses adversaires ?
Ça, c’est l’instinct, le travail à l’entraînement, ça se fait naturellement. Après, on fait aussi beaucoup de vidéos, on regarde les adversaires. On travaille beaucoup sur le match qui nous attend.
Quels sont les entraîneurs que vous avez vus passer au cours de vos saisons à Nice et qui vous ont marqué, inspiré ?
Moi j’ai eu la chance d’être entraîné par Claude Puel et Lucien Favre. Quand on a connu ces deux coachs, après derrière c’est facile le foot ! (Rires)
Depuis 2019, vous avez décidé de rejoindre les États-Unis. Vous avez d’abord évolué sous les couleurs du club d’Oklahoma City. Aujourd’hui vous êtes au club d’El Paso. Tout d’abord, pourquoi ce choix de rejoindre la deuxième division américaine ?
Moi, j’ai toujours aimé les États-Unis. Ça n’avait pas pu se faire il y a quelques années. Je devais aller à New-York mais ça n’avait pas pu se faire pour différentes raisons.
J’avais fait le tour de Ligue 1, après j’ai été en National, je voulais vraiment vivre autre chose. Et j’ai eu la chance de pouvoir vivre une nouvelle histoire aux États-Unis. Je suis vraiment super content.
Est-ce difficile de tout quitter, de rejoindre un nouveau pays, une nouvelle culture, un nouveau mode de vie, un nouveau club, de nouvelles installations ?
Après, je n’ai pas tout quitté non plus. Il y a ma femme et ma fille qui sont ici. La chose, c’est d’apprendre une nouvelle langue. L’adaptation c’était surtout l’année dernière, maintenant c’est beaucoup mieux. C’est sûr qu’au début c’était un peu compliqué. Mais ça se passe super bien aujourd’hui.
Pouvez-vous nous présentez votre club ?
El Paso, c’est un très jeune club. Ils ont un an d’existence. C’est une nouvelle franchise. On a fait finale de Conférence l’année dernière. Ce qui est quasiment un miracle pour une nouvelle équipe ! On a fait une super saison !
Le Covid-19 frappe de plein fouet le monde entier. Vous avez lancé une cagnotte en ligne afin d’aider au maximum le personnel médical niçois qui est sur tous les fronts pour venir en aide aux victimes du virus. Quel message aimerez-vous passer aujourd’hui ?
Avec la cagnotte, nous avons récoltés 1 118 euros ! J’ai fait le virement au CHU de Nice. Le message c’est de rester à la maison, de faire attention, de se protéger.
Enfin, quel est votre prochain grand challenge ?
Mon prochain gros challenge, c’est d’aller jouer en MLS !
Propos recueillis par Alexandre HOMAR