Photo en Une : capture d’écran issue de son site : https://fr.alicemayne.com
Après avoir pratiqué l’aviron à haut-niveau durant de longues années, Alice Mayne se consacre aujourd’hui pleinement à la pratique de sa nouvelle activité : coach sportif et bien-être. Tout du long de cet entretien, Alice Mayne, Championne de France en septembre dernier, nous emmène à la découverte de sa nouvelle activité. Un entretien où elle explique l’importance d’aimer son corps et son envie d’accompagner les femmes dans cette démarche. Avec son approche toujours basée sur la bienveillance, elle nous explique ce qui fait la réussite de sa méthode. Avec Alice Mayne, plus on écoute ses précieux témoignages, et plus le sport prend soudain la forme d’un incroyable terrain de jeu. Rencontre.
Vous avez longtemps pratiqué l’aviron à haut niveau. Aujourd’hui, vous êtes reconvertie en coach sportif et bien-être. Pourquoi cette reconversion ? Quel a été le déclic ?
Le déclic s’est opéré lorsque j’ai eu une année sabbatique entre guillemets. Où je n’ai ni travaillé, ni étudié et où je n’ai fait que de l’aviron en 2017. C’est là où j’ai commencé à me projeter sur le milieu professionnel. Et le déclic est venu des réseaux sociaux. A ce moment-là, c’était le début du mouvement « Body positive ». Et je voyais à quel point il y avait beaucoup de femmes qui ne se sentaient pas bien dans leur corps, n’avaient pas confiance en elles. C’est ça qui a été pour moi l’élément déclencheur. J’avais envie d’accompagner les femmes, à leur apprendre à trouver un rapport plus sain à leur corps. Leur apprendre à aimer leur corps. Et à aimer l’entraînement aussi.
J’imagine que vous devez aussi être confrontée à beaucoup de femmes qui viennent trouver auprès de vous des clés, des solutions, pour qu’elles apprennent à aimer leurs corps. Comment arrive-t-on à changer l’idée d’une personne sur son corps ? Comment arrivez-vous à leur distiller des conseils, des clés ? Leur dire que le corps parfait n’existe pas ?
Il y a plein de choses. La première chose, c’est de se rendre compte à quel point ce qu’on pense ne vient pas de nous-même. Que ce sont juste des pressions sociales que l’on reçoit depuis qu’on est tout petit. C’est à force de voir le nombre de magazines, le nombre d’images par seconde à la télé, toutes ces images qu’on voit partout autour de nous dans les pubs, les magazines, aux arrêts de bus… Et cette image de la femme qu’on nous montre, elle ne correspond pas à ce qu’on est. Et c’est là où commencent les problèmes depuis qu’on est toute petite. Et vu que l’Être humain veut s’intégrer, que c’est un Être social qui cherche à s’intégrer dans les groupes, c’est là où sont créés des dissonances et des problèmes par rapport à soi et aussi aux autres. Donc la première chose c’est la prise de conscience de ces pressions sociales. En prendre conscience est le premier pas vers s’en détacher. Et à partir du moment où l’on s’en détache, on se rend compte que ce n’est pas si difficile que ça d’aimer son corps. Si on était sur une île déserte et que l’on avait grandi comme ça, on ne se poserait même pas la question de si on aime notre corps ou pas. Ça serait juste notre corps en fait.
Le problème vient de l’extérieur. Il faut juste apprendre à se dire que je ne peux pas contrôler ce que je vois toute la journée. Mais que je suis capable de contrôler ce que moi je ressens à l’intérieur. Et de travailler là-dessus. Ça prend du temps, ça ne sera jamais parfait. Il faut arrêter de chercher la perfection. Il est important de voir son corps comme une source de joie, de bonheur, d’excitation, de challenge. C’est un outil dont il faut se servir pour ressentir les choses.
Pour moi, la danse est vraiment un élément libérateur par rapport à ça. Notre corps est l’outil qui va nous permettre de ressentir du plaisir en dansant. C’est grâce à lui que l’on va ressentir des émotions, des sensations particulières. On travaille avec notre corps. Et dès lors que nous travaillons avec lui, nous nous ouvrons à de nouvelles sensations. Et sommes traversés par de magnifiques émotions.
Justement, vous dîtes sur un de vos posts de votre page Instagram, que faire du sport avec comme seul objectif de maigrir, c’est triste. Que l’activité physique apporte tellement plus que ça. Quel est ce plus que l’on peut venir chercher, autre que la perte de poids ?
Rien que le fait de juste sentir son corps bouger de façon libre procure un plaisir énorme. Le lâcher prise est très important. Il y a aussi le fait de pouvoir pratiquer diverses activités sportives qui vont participer pleinement à notre épanouissement. D’autres vont également trouver leur plaisir dans la compétition.
Tout le monde va avoir un rapport au corps différent et tout le monde va pouvoir trouver du plaisir différemment à travers ce rapport au corps. La course à pied également, qui peut être un super outil pour justement travailler sur la santé mentale, le lâcher prise. C’est presque une méditation parfois.
C’est du développement personnel en fait, d’apprendre à travailler avec son corps. C’est aussi apprendre à se fixer des objectifs physiques, de développer le plaisir d’être capable. De faire une pompe, une traction, un squat, soulever lourd, sauter haut, marcher sur les mains… Le plaisir de progresser.
Se fixer des objectifs et travailler pour les atteindre, ça fait partie des choses que j’ai appris avec la compétition et le haut niveau. On construit notre confiance aussi comme ça.
Votre approche est toujours réalisée dans la bienveillance. Comment décrieriez-vous votre méthode de coaching ? Quel est la méthode Alice Mayne ?
Alors déjà moi, je ne vais jamais juger la personne. Ça c’est quelque chose que j’ai appris et développé en tant que rameuse, depuis mes dernières années. J’ai constamment essayé au sein de mon équipe de toujours montrer l’exemple en termes de bienveillance. De créer un esprit de cohésion, où chacune va se serrer les coudes pour les autres. L’importance même de la notion d’équipe, où personne ne va parler derrière le dos de quelqu’un. De mettre tout le monde sur un pied d’égalité. On ressent tous des émotions. Ce que l’on voit parfois de l’extérieur ne traduit pas ce qui est à l’intérieur. Toujours garder ça à l’esprit.
Souvent mes clients commencent par me dire qu’ils ne vont pas y arriver, avant même d’avoir essayé. Ensuite ils disent « ah mais toi tu vas rigoler, je suis nul à ça » pour se dédouaner s’ils n’y arrivent pas. Alors je leur montre que ne pas y arriver n’est qu’une étape de l’apprentissage, et c’est en commençant par des choses que l’on ne sait pas faire que l’on obtient le plus de satisfaction après. C’est voir les processus d’apprentissage que j’aime le plus, et la satisfaction qui en ressort.
Si j’ai une méthode, c’est juste d’écouter les gens. Car le coaching, ce n’est pas juste physique. On travaille vraiment mentalement sur son rapport à soi et sur la confiance. C’est ce que j’adore dans mon métier, de voir l’évolution des gens. Physiquement c’est incroyable. Pour moi c’est ça l’objectif ultime en fait, c’est d’aider les gens à être mieux avec eux-mêmes et d’être heureux avec qui ils sont.
Vous dîtes également qu’avec le métier de coach sportif, vous avez redécouvert votre créativité. Quand on y prend du plaisir, le sport est un vrai terrain de jeu…
Oui et c’est surtout avec ce cours que je donne qui s’appelle le Pilate Fusion. Ça m’a ramené vraiment à la danse car c’est un cours qui est chorégraphié sur de la musique. On mixe de la danse du yoga et du Pilate. Et quand j’ai redécouvert ça après l’aviron, ça a vraiment été un choc émotionnel. Ce sont vraiment des émotions fortes.
J’adore tout mixer ! Pourquoi se cantonner à la case de la danseuse quand on aime aussi l’haltérophilie. Il faut sortir des cases et oser faire tout ce qu’on aime. Donc mixer danse et musculation dans le même entraînement, c’est très cohérent pour moi. Parce qu’en fait, en travaillant là-dessus, les deux sont super importants. Il faut un corps fort et un corps souple pour être en bonne santé. Et après, il y a toute la dimension du plaisir qui vient de la fluidité du mouvement, qui vient de la musique, qui vient de comprendre et maîtriser son corps. Cela va nous ouvrir à davantage de choses encore.
Moi, ça m’ouvre la porte à être créative. A partir du moment où je décloisonne tout, ça ouvre un monde des possibles qui est infini. On peut tout croiser. Le mouvement ne s’arrête jamais, il n’y a pas de limite. Trouver des mouvements qui vont susciter de l’émotion, c’est ce que j’adore dans la créativité en tant que coach sportif.
Et ça, je ne l’avais plus avec l’aviron. L’aviron, c’est un geste cyclique où le but est tout le temps le même. On ne peut pas sortir de ce cadre-là. Il faut être le plus précis possible, c’est le travail opposé. On va chercher la précision maximale sur un geste qui est toujours le même.
Vous organisez également des retraites confiance en soi. De quoi s’agit-il ?
Ce sont des retraites que j’organise avec une coach de vie qui est aussi prof de yoga. On mixe yoga, méditation, et Pilate Fusion qui est le cours que je donne.
Je donne aussi des ateliers de confiance en soi et de lâcher prise où il y a de la danse et du mouvement en général. Sans étiquettes, juste pour apprendre à bouger et à se recentrer sur son corps. A recréer du lien avec son corps.
Il y a des ateliers de coaching avec la coach de vie qui nous fait travailler sur nos rêves. C’est un atelier que j’adore. On travaille sur nos rêves, sur nos passions, sur de la visualisation. Se fixer des objectifs pour vraiment reprendre un peu les rênes de sa vie et se demander quels sont nos rêves et ce que nous avons envie de faire. Et pourquoi est-ce que je ne suis pas en train de réaliser tous mes rêves parce qu’en fait je peux !
Vous avez longtemps pratiqué l’aviron à haut niveau. Quel souvenir gardez-vous de vos années en aviron ?
Pour moi, même si j’ai arrêté en 2018, l’aviron est encore quelque chose de très proche. Et pour plusieurs raisons. J’ai mes copines qui sont rameuses. Mes meilleurs amis vont aux Jeux Olympiques. Et je continue de m’entraîner avec mon club.
Mais c’est vrai que je vois que mon corps change au fur et à mesure que les années passent. Le haut niveau, c’est quelque chose qui te prend tellement ! Ce sont des émotions super fortes, que ce soit dans le négatif comme dans le positif, qu’on gagne ou qu’on perde, et j’ai beaucoup appris.
Je garde surtout des souvenirs très forts avec toutes mes coéquipières. Et je pense que ce que je retiens le plus, dans ma carrière, ce sont les relations que j’ai créées. Et ce que j’ai appris sur moi-même en étant une athlète : apprendre à se dépasser, apprendre à prendre confiance en soi, apprendre à dépasser ses peurs.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette discipline ?
Je n’étais pas particulièrement attirée par cette discipline au début (Rires). Avant de pratiquer l’aviron, je faisais de la danse. J’ai commencé l’aviron parce que mon papa en faisait. Ensuite, l’entraîneur m’avait vue et recrutée du fait de ma grande taille.
Lorsque j’ai intégré une équipe, il y avait trois autres filles de mon âge. J’avais alors treize ans. Âge où j’ai réalisé mon premier stage. Et c’est là, en vivant avec mes coéquipières et en ayant un objectif commun aussi – parce qu’on nous avait dit qu’on pouvait faire les championnats de France si on s’entraînait bien, qu’il était possible de pouvoir s’y qualifier – que ce sport m’a attirée.
Et puis le fait d’être naturellement forte physiquement m’a permis de progresser assez vite. C’est quelque chose qui renforce l’estime de soi. Ça participe aussi à se développer en tant que personne.
A partir de quel moment avez-vous compris que vous allez pouvoir atteindre le haut niveau ?
Je me rappelle très bien, j’étais en Junior et c’est la première fois que mon coach m’a parlé de l’équipe de France. Moi, je n’y pensais pas du tout à ce moment-là. A l’époque, il n’y avait pas les réseaux sociaux. C’était difficile de se projeter sur l’Équipe de France.
Quand j’ai commencé à faire des bons tests physiques et notamment à l’ergomètre, on m’a convoquée en stage et mon coach a commencé à me parler de tout ça.
Depuis que je suis toute jeune, j’ai toujours voulu partir en sport étude. Faire les Jeux a toujours été mon rêve. Quand j’avais huit ans, je regardais les Jeux de Sydney et notamment l’athlète aborigène Cathy Freeman courir pour l’Australie. Et je l’ai vue gagner le 400 mètres et le 800 mètres. Ce sont des images qui sont restées super fortes pour moi. Elles ont résonné fort en moi.
Sur quelle spécialité étiez-vous alignée en compétition ?
J’ai pratiqué un peu de tout. Parce qu’en France et notamment au niveau des filles, on a dû assez vite devenir polyvalente parce qu’on n’était pas très nombreuses. Et puis il n’y avait pas de vraie politique de la fédération, ça changeait tout le temps en fait. Ce qui a fait que j’ai été un peu trimballé à droite à gauche, comme toutes les rameuses de ma génération. J’ai fait beaucoup du 2 sans barreur, du 4 sans barreur. J’ai fait aussi du 4 de couple et du 8. J’ai commencé en couple et j’ai terminé en senior où j’étais plutôt en 4 sans barreur et 2 sans barreur.
Récemment, vous avez participé aux championnats de France. Qu’est-ce qui vous a motivé à faire votre retour dans les bassins ?
Ça faisait un an que je ne m’étais pas entraînée. Tout le monde me disait que j’étais entraînée du fait de ma profession de coach sportif. Mais pas du tout en fait. Je me suis entraînée pendant le premier confinement mais après, au fur et à mesure qu’on revenait à la vie normale, je n’avais qu’une seule envie : de profiter de la vie normale. Je n’avais plus les contraintes d’une athlète. C’était vraiment un vrai plaisir de ne plus m’entraîner.
C’est ma coéquipière Hélène Lefebvre, qui était aux Jeux Olympiques l’été dernier, qui m’a dit qu’elle comptait sur moi en septembre pour les bateaux longs avec le club, pour les championnats de France ! Je me suis dit qu’il serait bon de reprendre dans ce cas l’entraînement. Je ne voulais pas du tout me mettre la pression.
C’était trop cool de revenir au club de la société du sport de l’encouragement du sport nautique. ! (Rires)
Je ne pensais pas un jour que je serais aussi contente de me réentraîner comme ça. Je ne pensais pas que l’aviron allait me manquer. Être en bateau, ce sont vraiment des sensations particulières.
Quel bilan tirez-vous de ce retour ?
On a gagné les championnats de France, donc c’était encore mieux que ce que je pouvais espérer ! (Rires).
Je me suis sentie vraiment en forme physiquement et techniquement dans le bateau. Ça a été super satisfaisant.
Ce qui est aussi génial, c’est que le club a ramené trois médailles dont deux médailles d’or par les féminines !
Il y a eu deux filles de mon bateau, Hélène et Elodie, qui étaient aux Jeux cet été à Tokyo qui ont doublé. Nous on étaient en quatre sans barreur. Et elles ont doublé en quatre de couple. Et je crois que c’est un doublé historique d’avoir gagné en quatre sans barreur et en quatre de couple chez les femmes pour Hélène et Elodie.
C’était un beau challenge. C’était vraiment super cool d’avoir une organisation comme ça à six. Et avec le coach qui nous a super bien drivé.
Comment on arrive à prendre cette décision, quand on est sportive de haut niveau, de mettre un terme à sa carrière ? C’est une décision extrêmement dure qui j’imagine s’effectue en prenant en compte énormément de facteurs.
Moi, ça m’a pris à peu près trois ans pour décider d’arrêter. Trois ans de mauvais résultats, où à chaque fois j’espérais pouvoir changer les choses que je voulais changer. Il y avait des choses dans le contexte fédéral qui ne me correspondaient pas en tant qu’athlète et qui ne m’ont pas permis de progresser comme je le pensais. J’aurais pu continuer à progresser, parce que l’aviron est un sport à maturité tardive. J’étais encore dans la fourchette où je devais progresser et où je devais devenir de plus en plus forte.
Ce qui a aussi beaucoup pesé dans la balance, c’est que je ne voyais plus de projet dans lequel je pouvais me qualifier aux Jeux. Comme c’était mon objectif ultime mais que j’accumulais les mauvais résultats avec un engagement à cent pour cent de ma part… Il faut savoir que nous ne sommes pas professionnels. Ce sont des journées de 7h à 22h non-stop toute l’année. C’est un engagement qui est fort. C’est un sport qui est dur. Et lorsque je regardais l’équilibre entre ce que le sport m’a apporté et ce que je devais lui donner, la balance était en déséquilibre. Je donnais beaucoup plus que ça me rapportait.
Je sentais que je n’avais plus la passion. J’étais un peu dégoûtée en fait de l’aviron et de l’entraînement.
C’est pour ça que je ne pensais pas revenir à l’aviron. Je ne pensais jamais remonter en bateau en compétition parce que j’étais vraiment dégoûtée à la fin. Mais j’ai vu que la passion peut revenir.
Je voudrai également qu’on aborde le thème de la femme dans le sport. Je vous trouve très juste dessus. Le 8 mars 2020, vous avez mis un post sur votre page Instagram avec un message très fort et très touchant. Je reprends vos mots « Nous ne pouvons toujours pas vivre sans avoir peur, aller courir seul où quand nous voulons, porter ce que nous voulons sans être jugé trop sexy ou pas assez. Nous devons toujours « être prudents ». On a l’impression qu’il y a aujourd’hui encore malheureusement beaucoup de chemin à effectuer…
Oui, il y a encore beaucoup de chemin, il y a encore des féminicides. Et beaucoup de mentalités à changer. Même si c’est en train de changer. Je pense vraiment que la nouvelle génération, ceux qui ont dix, quinze, vingt ans aujourd’hui grandissent dans un milieu qui est en train d’évoluer. Le sexisme que je vois maintenant, les mentalités encore ancrées dans le patriarcat et dans une masculinité toxique, sont des mentalités de cinquantenaires, soixantenaires. Avec la nouvelle génération, c’est en train de changer. Je pense vraiment, de toute façon je suis quelqu’un d’assez positive, d’optimisme, je pense que ça va changer. Il faut juste continuer à en parler pour aider les prises de conscience.
Quelles sont les difficultés que peuvent rencontrer les femmes dans le milieu du haut niveau et qui sont peu connues aujourd’hui ?
Je pense que ce sont les mêmes partout. Là où l’on remarque le plus de difficultés c’est au niveau des salaires dans les sports pros. C’est là où il y a la plus grosse limite au niveau du sport professionnel aujourd’hui en étant une femme.
Mais on en entend pas mal parler en ce moment avec les prises en charge du congé de maternité etc… Il y a aussi la maternité. Et le fait qu’il n’y ait pas grand-chose de mis en place. Et qu’on n’en parle pas. Surtout à l’aviron, où c’est un sport à maturité tardive, on ne nous dit pas qu’on peut avoir un enfant, que l’on peut prendre un an et demi de sa carrière et qu’on peut revenir, que c’est possible.
Il y a une rameuse anglaise qui est très connue qui l’a fait. Et qui après sa grossesse est revenue et a décroché une quatrième place aux Jeux. Elle était vraiment très proche d’être médaillée. C’est un résultat incroyable après avoir eu trois enfants ! Je pense que ça aide à débloquer certaines résistances mentales. Il faut des exemples. Il faut des modèles.
Aujourd’hui, que pouvons-nous vous souhaiter ?
On peut me souhaiter du succès dans ma vie professionnelle, pour mes retraites et mes stages. J’ai vraiment envie de mettre l’accent là-dessus. Parce que je trouve que c’est ce qui est le plus gratifiant et le plus satisfaisant dans mon métier.
Que je puisse accompagner le plus de personnes possibles dans les années qui viennent, voilà ce qu’on peut me souhaiter. Que ce soit femme ou homme, je ne travaille pas qu’avec des femmes. Les hommes aussi ont besoin de prendre confiance en eux et surtout de créer un bon rapport avec leur corps.
Propos recueillis par Alexandre HOMAR.